Mois : mai 2016

Une autre fête des mères

Ma vingt-cinquième!!!!!

25 ans depuis que ma première fille est née.  Cette première de quatre enfants qui m’a choisie comme véhicule d’incarnation et comme accompagnatrice de vie.

Quelle aventure!!!

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Règles générales, la majorité des mamans essaient de faire de leur mieux et tissent leurs liens avec ce qu’elles croient être le mieux pour chacun de leurs enfants. Et avec notre degré personnel d’ouverture, on tisse en observant les caractéristiques propres à chacun de nos enfants, tissant parfois plus serré, parfois avec un peu plus de jeu lorsqu’on sent que c’est ce qui nous semble le mieux. Et alors qu’on tisse, notre enfant lui aussi place les fils de sa vie bien à lui. Il aura besoin de notre soutien, de notre amour, de notre guidance. Il aura aussi besoin qu’on ait le courage de lui laisser la liberté de devenir ce qu’il est vraiment.

Parfois ça sera facile. Parfois on a l’impression que ces liens sont tissés avec les cheveux qu’on s’arrache à l’occasion!

Et du premier sourire au premier gazouillement, du premier mot au premier pas, de la première égratignure aux plus grandes blessures, nous sommes là. Même lorsque physiquement nous ne pouvons y être, nous sommes quand même là.

Et pour moi, pour mon coeur de mère-ours-louve, la plus grande fierté que j’ai, les moments où j’ai envie de me faire un « high five » pour une job bien faite, c’est quand je les vois, petit à petit, marcher leur chemin, devenir de plus en plus autonomes, de plus en plus libres d’être qui ils sont. Je les admire dans leurs forces. Je les admire aussi dans leur vulnérabilité.

Dans leur humanitude.

Je les aime.

Inconditionnellement.

Et j’espère qu’ils savent profondément tous les quatre que je serai toujours là pour eux, peu importe l’âge et la distance physique.

Pour la fête des mères, j’avais le goût de me dire combien j’ai été courageuse. De me féliciter et aussi de me faire un gigantesque hug. J’ai envie de me soutenir et de prendre soin de moi.  J’ai eu 51 ans cette année.  C’est donc dire qu’à ce jour, la moitié de ma vie a été en grande majorité consacrée à mes poussins.  Et avec le plus jeune qui n’a que 11 ans, ce n’est pas fini!

J’ai aussi envie de remercier ma 25, ma 21, ma 15 et mon 11 d’être les enfants merveilleux qu’ils sont tous et chacun. Mon aînée m’a permis de devenir une mère pour la première fois, concrétisant ainsi un rêve que je caressais depuis que j’étais toute petite petite petite.

Et en plus de me faire devenir mère, chacun et chacune d’entre eux m’ont aidé, de par leur essence et leur présence, à fissurer mes résistances, à prendre encore et encore mon expansion. Pour eux je remuerais ciel et terre. Pour eux et avec eux je me nettoie de mes croyances désuètes, des morceaux d’héritage inutiles. Pour eux et avec eux, je prend contact avec ma force et mon courage de MamaBear et de maman-louve. (MamaBear pour mes plus vieilles et maman-louve qui a émergé un peu plus tard, avec mes deux plus jeunes!)

Merci aussi à ma mère, à mes grand-mères et à toutes mes ancêtres qui veillent et m’inspirent.

Merci!

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Mariepierre

Fort McMurray et autres conséquences 3 de 3

Si vous n’avez pas lu les deux premiers billets de cette série, vous pouvez les trouver en suivant ces liens et ainsi profiter de la suite logique de cette trilogie que j’ai nommée Fort McMurray et autres conséquences.

Dans le premier, je vous présente une photo qui m’a profondément touchée et qui a été le déclencheur de cette série, tandis que dans le deuxième, je vous partage un conte afin de mettre la table pour ce troisième billet.  Nous y voici donc.

Partie 3 de 3.

Je finissais l’article d’hier en nommant que la majorité majorité d’entre-nous sommes les pires locataires que la Terre peut avoir et que si elle prenait son rôle de propriétaire au sérieux nous aurions probablement déjà été expulsés.

Au canada, nous avons la garde et la RESPONSABILITÉ d’un exceptionnel territoire rempli de forêts, de lacs et de grands étendus sauvages.

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Crédit photo: Jean-Guy Dallaire on Flickr

Qu’en faisons-nous?  Nous le prenons pour acquis.  Nous le considérons uniquement comme une possession que nous pouvons utiliser comme bon nous semble.  Bois, pétrole, minerais, territoire de chasse sportive.  Voilà comment nous le voyons.

J’aime bien comment l’écrivain Bernard Werber parle de la Terre dans sa trilogie Troisième humanité:

« La meilleure manière de faire comprendre une autre écologie serait d’imaginer une communication directe avec ce sur lequel nous marchons. Nous aurions ainsi enfin accès à ce que pense la Terre des hommes qui la saupoudre. Pour elle nous sommes une espèce jeune, envahissante, dépourvue de système d’auto régulation mais avec d’immenses potentiels dus à la maîtrise des technologies notamment de communication et de voyage dans l’espace.
Elle croit en nous. Elle espère beaucoup de nous. A sa manière elle nous aime. Mais si on la blesse elle se défend. »

Cette semaine dans les réseaux sociaux j’ai vu, tout comme vous j’en suis certaine, toute sorte de trucs passer au sujet de Fort McMurray.  Même un tweet comme quoi cet incendie était une conséquence du karma.

Peut-être (sûrement) est-ce épouvantable de parler de karma lorsque tant d’humains sont confrontés aux forces surhumaines du feu et de la nature en furie.  Mais en quelque part, karma it is.  Pas nécessairement, ni uniquement envers les citoyens de Fort McMurray et leur implication dans l’industrie du pétrole (industrie pour laquelle le bien-être de notre planète et de tout ce qui y vit prend le bord), mais bien pour tous les humains de cette Terre et cette fois, particulièrement pour les nord-américains et encore plus directement pour les canadiens.

On dit souvent que les ados se pensent invincibles et font des choix et des gestes dangereux parce qu’ils pensent que rien ne peut leur arriver.  Tout comme nos voisins du sud et bien d’autres pays cupides, le Canada est une nation adolescente, aveuglée par la chasse à l’argent et qui en perd tout sens de prudence et de respect.

J’en entend déjà qui soupirent.  Je vous calme le soupirage tout de suite.  Je n’ai absolument rien contre l’argent et j’aime et j’apprécie l’abondance autant que vous. L’argent est une énergie terrestre qui aide à matérialiser nos rêves et désirs.  Qui aide également à combler nos besoins.

Là n’est pas le problème.

Le problème n’est pas l’argent.  Le problème c’est une grosse, très grosse, gang de gens qui ont arrêté d’écouter leur coeur et leur gros bon sens.  Des gens qui vendraient leur mère si ils pouvaient faire de l’argent avec.  En fait, c’est EXACTEMENT ce qu’ils font!  Ils violent et vendent leur Mère, notre Mère à tous, celle qui est sous nos pieds.  Cette Mère qui nous héberge et nous nourrit est aussi la mère des grands fleuves, des océans, des arbres, des loups, des rivières sauvages, des minerais qui se cachent sous sa peau, du pétrole qui coule dans ses veines et de tout ce qui nous entoure ici, dans cette incarnation terrestre.

[Syncrude Aurora Oil Sands Mine, north of Fort McMurray, Canada.
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rédit photo: Elias Schewel on Flickr

Curieusement, l’humain semble croire que le minerais et le pétrole qui se cachent sous la croûte de la Terre ont été mis là pour lui et qu’il peut consommer sans se questionner les nombreuses (qui sont de moins en moins nombreuses) ressources de notre Mère.

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Je sais que je ne vous apprends rien.  L’homme rase les forêts, pollue les cours d’eau, tue les animaux et contamine l’air, comme si il avait oublié que tout cet équilibre était nécessaire à sa propre survie.

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Nous sommes microscopiques et faibles face aux forces des éléments et de notre Terre. Nous sommes comme des enfants mal élevés qui pillent le garde-manger sans le consentement de leur mère et qui s’étonnent qu’elle se choque.

Je rêve du jour où CHAQUE homme et femme d’affaire va réfléchir avant de prendre des décisions, non pas uniquement pour son portefeuille ou celui de sa compagnie, mais aussi *surtout* pour la planète, pour les enfants qui vont suivre, pour le futur, pour les sept prochaines générations.

Je rêve du jour où chaque homme et chaque femme choisira consciemment d’utiliser sa puissance de choix de façon respectueuse pour cette planète qui nous porte depuis la nuit des temps.

Je rêve du jour où nous serons tellement en paix avec nous-même que nous calmerons notre appétit vorace et notre cupidité avant qu’ils nous mènent à notre perte.

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Crédit photo: Caroline on Flickr

Je rêve.

En espérant que ce rêve devienne réalité…

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Mariepierre

« Triste ironie dans l’Ouest canadien. Les feux de forêt qui ravagent actuellement la région de Fort McMurray, épicentre de l’exploitation des sables bitumineux, devraient être de plus en plus nombreux au cours des prochaines années, en raison des impacts des bouleversements climatiques provoqués en bonne partie par notre dépendance aux énergies fossiles. »  – Natasha Kanapé Fontaine

 

 

 

Fort McMurray et autres conséquences 2 de 3

Hier je vous partageais une photo prise lors de l’évacuation de Fort McMurray.  Cette photo m’a profondément touchée et m’a donné l’élan pour écrire cette série de trois articles.

Voici donc aujourd’hui le deuxième de trois.

Avant d’aller plus loin dans mon partage, j’ai une histoire à vous raconter.
Imaginons le scénario suivant:

Vous êtes propriétaire d’une magnifique maison où vous avez habité avec votre famille durant plus de quarante ans.  C’est vous qui avez choisis les boiseries travaillées de mains d’artisans chevronnés, les meubles de grande qualité et c’est vous qui avez travaillé à la sueur de votre front afin que le  terrain regorge de fleurs, d’arbres et de plantes que vous avez collectionnez et pris soin depuis plus de quarante ans. 

Malheureusement, vous devez quitter le pays et vous décidez, parce que cette maison vous tient à cœur et que vous rêvez de pouvoir venir y habiter de nouveau éventuellement, de louer et de confier votre domaine à une famille qui vous a été recommandée par un confrère de travail qui travaille avec les parents.  Éduqués, ingénieux et intelligents, ils sont tombés en amour avec votre propriété.  Vous êtes content parce qu’avec le coup de foudre qu’ils ont eu pour votre maison et son terrain, vous êtes certain qu’ils en prendront bien soin.  Vous avez mis tellement de temps et d’énergie afin de rendre votre propriété verte, accueillante et confortable…

Après de longs mois d’absence outre-mer, vous passez dans le coin et décidez de leur rendre visite.  Ce que vous constatez vous fige sur place. 

Photo par Mattdwen on Flickr

Non seulement ils n’ont pas pris soin de votre domaine, mais ils l’ont détruit.  Toutes les plantes et arbres ont été arrachés.  Toutes vos précieuses boiseries ont été utilisées pour alimenter les feux de camp du vendredi soir.  Vos meubles sont ruinés, sales, déchirés et brisés au-delà de la possibilité de les réparer.  La maison est dégoûtante, de nombreux murs sont remplis de trous, les rideaux sont en grande partie déchirés et partout la saleté et la crasse règnent en maîtres.  Vous êtes anéanti.  Vous vous promenez dans la maison, constatant que pièces après pièces l’ampleur des dégâts est la même.  Vous êtes furieux, et avec raison.  Tout en continuant votre inspection des lieux, vous décidez sur le champ que vous les expulserez le plus rapidement possible.

Rendu au bout du couloir du deuxième étage, vous arrivez à la dernière pièce, la petite chambre du fond.  Quelque chose vous semble différent.  Vous ouvrez doucement la porte et constatez qu’il s’agit de la chambre de la petite benjamine de cette famille.  Curieusement, sa chambre est magnifique.  Propre, bien entretenue, avec toutes ses boiseries intactes, ses meubles en bon état, etc.  Les questions se bousculent dans votre tête.  Vous vous apprêtez à refermer la porte quand vous entendez de petits pas derrière vous et une petite voix qui vous dit:  « Est-ce que tu la trouve belle ma chambre? » 

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  Photo par Anaïs on Flickr

Vous ne savez trop quoi répondre à cette jeune enfant qui vous regarde.  Bien sûr que cette chambre est magnifique!  Mais comment se fait-il que c’est l’unique pièce de la maison qui soit dans cet état?  En parlant avec la petite fille vous apprenez qu’elle est la seule de sa famille pour qui les lieux où ils vivent et la responsabilité de l’état dans lequel ils les maintiennent ont de l’importance. Elle continue en expliquant que pour ses parents et ses frères et sœurs plus âgés, seul le gain immédiat et le bon temps instantané importent. 

Elle vous explique que les plantes ont été arrachées et vendues pour que ses frères puissent s’acheter un quatre-roues (c’est d’ailleurs ce qui a détruit la pelouse…); les arbres ont été coupés parce qu’ils faisaient de l’ombre qui empêchait ses sœurs de se faire bronzer; l’intérieur de la maison est dans cet état délabré parce que ses parents étaient trop occupés avec leur entreprise pour réaliser que leur petit paradis sur terre se dégradait à une vitesse de plus en plus folle, principalement à cause de trop nombreuses fêtes de débauche que les aînés organisaient. 

Mais vous, vous savez que curieusement, leur entreprise fleurit!  Vous comprenez qu’ils étaient tellement occupés à y veiller qu’il ne voyait plus leurs enfants et l’environnement dans lequel ils vivaient. 

En apprenant tout ça, vous vous êtes laissez glisser le long du mur et vous êtes là, assis par terre, sans mot.  Doucement la petite fille prend votre main et vous dit: « Je sais que vous allez nous demander de partir et c’est correct.  Je comprends.  C’est toujours ce qui finit par arriver quand nous louons une maison.  Mais c’est dommage, je l’aimais bien moi votre maison… » et sur ces mots, elle tourne les talons et détale. 

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By Freaktography on Flickr

La suite est facile à deviner.  Vous avez envoyez un avis d’expulsion aux parents qui ne semblaient pas comprendre ce qui vous mettait hors de vous comme ça.  Pour eux, tout ça se rebâtit, il n’est pas nécessaire d’en faire tout un plat… 

Quelques semaines plus tard, alors qu’ils viennent de quitter, vous retournez sur les lieux.  Plus rien ne sera comme avant.  Les dégâts sont trop grands…

Mais pourquoi vous raconter cette histoire?  C’est quoi le lien avec Fort McMurray?

C’est que nous les humains, du moins la grande majorité d’entre-nous, sommes les pires locataires que la Terre peut avoir.  On trouve ça horrible quand des catastrophes arrivent mais on a la fâcheuse tendance de se déresponsabiliser et de croire que nous n’avons rien à voir avec les colères de la nature.

Si la Terre était propriétaire et nous ses locataires, nous aurions déjà été expulsés non?

On tire son jus, on rase ses forêts et on tuent ses animaux, tout ça les yeux fermés.
Et ensuite on pleure quand elle se fache….

Pfffff….

J’en garde pour demain.  Pour le dernier article de cette série.

À+

coeur-la-deesse-joyeuse
Mariepierre

 

Fort McMurray et autres conséquences 1 de 3

Comme la majorité des canadiens, depuis mardi soir je vois circuler sur Facebook des articles et photos au sujet des feux de forêt de Fort McMurray en Alberta .  Je dois avouer qu’au premier post que j’ai vu mardi soir tard, j’ai passé tout droit.  Non pas parce que mon coeur est de pierre, loin de là, mais parce que la première association que je fais avec Fort McMurray est « sables bitumineux » et « forces humaines destructives assoiffée d’$ » et que je n’avais pas envie d’ouvrir cette porte.   Saviez-vous que Fort McMurray n’est pas officiellement une ville mais est plutôt considéré comme le cœur de l’un des principaux centre de production de pétrole du Canada (d’après fortmcmurrayonline.com). Comme un énorme camp de chantier…  :/

Mais je sais que c’est beaucoup plus que ça.  Mon coeur va aux humains qui ont dû quitter en catastrophe ce qui était leur quotidien.  Imaginez se lever un matin comme les autres, sans savoir qu’en fin de journée nous serons en fuite sur un autoroute, avec le feu aux fesses et la peur tout autour de nous.  On ne souhaite ça à personne, peu importe où ils habitent et comment ils gagnent leur vie.

Je ne mettrai pas de lien, ni de photos dramatiques parce qu’en googlant Fort McMurray sur internet vous serez servis.  Par contre, je choisis de partager cette photo, vue cet avant-midi sur Facebook.  Elle m’a profondément émue.

Peut-être est-ce le courage de cette jeune femme quittant Fort McMurray et ses flammes, à cheval parce qu’elle devait abandonner sur place son camion et son trailer. Heureusement, ils s’en sont sortis indemnes tous les quatre!

Je crois que c’est son courage, la confiance que les chevaux lui démontraient ainsi que leur grande vulnérabilité durant une épreuve si intense qui est venu me chercher.  Les chevaux (comme la majorité des animaux) sentent la peur lorsqu’elle est présente.  Pas difficile d’imaginer qu’au moment où la photo a été prise (par une dame qui quittait Fort McMurray en voiture) la peur, le stress et l’état d’alerte devaient être ultra palpables!

Mais peut-être aussi que c’est le symbole que cette photo représente pour moi qui m’a tant secouée…  Les chevaux représentent souvent les émotions.  Cette femme courageuse tenant en rêne ses émotions, les calmant assez pour qu’elles la suivent docilement…

C’était plus fort que moi.  Je devais vous la partager.

De plus, grâce à elle et à ce qu’elle a réveillé en moi, deux autres articles suivront celui-ci dans les prochains jours .

Et en attendant, force de pouvoir faire plus, faisons de la place dans nos coeurs pour hold space (tenir l’espace?) pour tous les humains et animaux touchés par ce gigantesque brasier.

Merci de faire rayonner votre lumière!

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Mariepierre