Catégorie : Premieres nations

Miguetsh! Portrait d’un passeur d’histoires

Un livre de Michel Noël

migwetsh
Il m’aura pris un peu plus de temps qu’à l’habitude pour plonger vraiment dans ce livre. Le temps de m’habituer à la plume de son auteur et à la poésie de ses mots qui nous transportent dans son monde, en autant que nous nous abandonnions à leur rythme, à leur couleur.

foret par Sylvain Martel on FlickrPhoto par Sylvain Martel

« Ton sentier serpente entre nos frères les arbres et nos sœurs les grandes fougères. Tes mocassins foulent la Terre mère. Tu respires le vent sacré du Grand Créateur. Quand tu te trouveras devant une montagne, ne t’arrête pas à ses pieds. C’est dans le portage qui mène au sommet qu’un homme se découvre. »

On sort de ce livre le nez rempli d’odeurs de bouleau, de sapin et de peau d’orignal boucannée. Le refermer est comme dire au revoir à un ami.

Michel NoelL’auteur, Michel Noël, est Métis et sa culture première est celle des Anishnabés. Ses livres, et celui-ci en témoigne, partagent l’héritage culturel qui l’habite. « Miguetsh » est un roman jeunesse mais qui sait parler au cœur de son lecteur, peu importe son âge.

Je vous le recomande…

 

 

« Au cours de l’été, en notre absence, les hommes blancs ont ouvert des chemins avec des tracteurs. Ils ont déchiré la terre, déraciné de vieux pins, des sapins, des épinettes, souillé les ruisseaux, saccagé les plus beaux ravages des orignaux. Ensuite, ils ont construit quatre camps. Et cet hiver, voilà qu’ils coupent tous les arbres qui leur tombent sous la main; c’est comme si des volées entières d’outardes étaient abattues en plein vol, laissant le ciel d’automne complètement vide. Ça n’aurait pas de sens. »

Ce livre devrait aussi être une lecture obligatoire pour tous ceux qui participent de près ou de loin aux coupes de bois, du président de papetières et ses actionnaires aux coupeux de forêts ainsi qu’à chacun d’entre nous parce que nous aussi, de par notre consommation volontaire ou non, sommes coupables d’utiliser le papier et le bois pour lesquels nous détruisons nos forêts. Ce n’est pas le but premier de ce livre, mais on ne peut rester indifférent à comment ces coupes ont affecté ceux qui vivaient en lien étroit et respectueux avec la forêt.

Bonne lecture!

Et bonne réflexion!