Lettre à moi-même, et peut-être aussi à toi.

Je veux que tu saches que tu en fais assez.
Que même quand tu as l’impression de ne rien faire, tu en fais assez. Que ralentir n’est pas une tare.
Que rien sur cette Terre n’est conçu pour avancer à pleine vitesse tout le temps.

La Vie est une roue. Si tu n’es pas prête à saisir l’occasion lorsqu’elle se présente, ne te flagelle pas, une autre occasion se présentera. Pas la même, c’est vrai, mais l’essence de l’expérience s’y retrouvera.  Alors tu peux détendre tes épaules et être bienveillante envers toi-même.

Oui, il est possible que parfois tu te sabotes, que tu choisisses alors le confort du connu au lieu d’oser avancer vers une version plus vaste de qui tu es, une version plus libre puisque libérée d’une autre de ses peurs ou croyances désuètes. Mais ce n’est pas une course. Le temps linéaire nous en donne l’illusion mais souviens-toi que tout fini toujours par arriver au moment parfait.

Vis ton expérience humaine pleinement.

Vis pleinement les moments où tu te sens remplie d’énergie, d’audace et de vivacité.

Vis pleinement les moments où ton corps crie haut et fort que ça suffit.
Sache qu’il est possible et sain de vivre pleinement le repos ou même la procrastination!

Tu n’as pas le goût d’écrire ce papier, de peinturer ce mur, de nettoyer cette pièce ou de faire ce téléphone? Tu végètes plutôt sur ton cell en surfant sur Instagram ou Pinterest? Tu a soudainement faim et dévore tout ce qui te tombe sous la main? Ou peut-être même tout ça à la fois? Ok. C’est ok. Sérieux.

Tu sais quoi faire?

Vis l’expérience pleinement.

Plutôt que de surfer en ligne en grignotant plus ou moins n’importe quoi et en te critiquant de le faire au lieu d’avancer ta vie, prends un instant, 5 secondes, et respire.

Et ensuite?

Ensuite, PERMETS-toi officiellement ce petit dérapage. Permets-toi d’aller surfer sur Insta ou Pinterest, ou de t’évader sur Netflix. Permets-toi même de manger ces chips. Permets-toi de le vivre sans auto-jugement, sans critique. Permets-toi.

Mais sois un parent pour toi-même et détermine combien de temps tu surferas, verse la quantité de chips que tu as envie de manger dans un bol (ça peut même être un gros bol si tu le sens) et range le reste du sac. Mets une minuterie (ou décide à l’avance combien d’épisodes de ta série fétiche tu écouteras) et…. ENJOY!!!!!! 

Plonge dans cette pause, dans ce moment, dans cette expérience qui te fait de l’œil. Plonges-y totalement. Interdiction de te juger, de te critiquer ou de te dire « je devrais vraiment aller peindre ce mur »! Le temps que tu as déterminé est un temps aussi valable que les autres.

As-tu déjà eu, enfant, la permission d’aller volontairement patauger dans la boue, peut-être même avec tes souliers et tes habits? Tu te souviens du délice que c’était?

Une des raisons pourquoi on se souvient de ces moments est entre autre parce qu’on savait bien que c’était un « spécial ». On y goûtait donc à fond! Et qu’une partie du plaisir de gambader dans la boue était la surprise de comprendre que notre parent était d’accord avec cette folie, qu’à cet instant il n’était pas le parent qui nous garde dans le droit chemin, dans les « ce-qu’il-faut-faire » mais un parent qui nous « lâche lousse ».

Et savoir que ce moment d’euphorie salissante allait éventuellement prendre fin ne nous empêchait pas d’en profiter au max, loin de là!

Photo by Josh Calabrese on Unsplash

En tant que parent, je me souviens d’une journée d’automne pas si chaude de 1993 où j’avais permis à mon ainée (qui avait alors pas tout à fait 3 ans) de jouer autant qu’elle le voulait dans l’immense flaque d’eau et de boue qu’elle regardait avec envie. Je revois son œil joyeux et surpris, essayant d’évaluer si j’étais sérieuse. Je me souviens aussi de ce moment, après avoir longuement gambadé et roulé dans l’eau et la boue, où elle est venue me dire qu’elle commençait à avoir froid, me nommant en même temps qu’elle voulait rentrer. Je me rappelle à quel point (une fois nettoyée et bien emmitouflée)
une profonde paix et une calme joie émanaient d’elle et ont continué à l’habiter tout le reste de la journée!

C’est ce que je te souhaite en te permettant, le temps d’un moment, de déraper de ce qui serait « le-mieux-pour-toi » selon l’adulte responsable en toi et de faire une sorte de reset, une pause qui te permettra de reposer la partie de toi qui en a besoin.

Se reposer en mangeant des chips et en regardant Instagram? Why not?
Bien sûr manger une pomme en étant assise sous un arbre à écouter le vent serait surement « mieux » et plus « santé », mais parfois, la partie de nous qui rouspète a envie et besoin de décrocher. De perdre le contrôle et de déraper.

Même si cette partie ne l’avouera jamais, elle a aussi, tout comme un enfant, besoin de pouvoir déraper dans un cadre sécuritaire. Aucun enfant n’aimerait être laissé à lui-même dans un champ de boue infini. Son plaisir boueux laisserait tôt ou tard place à l’inquiétude ou l’incertitude.

Nous avons besoin de nous offrir des cadres BIENVEILLANTS. Nous avons besoin d’être un parent empathique envers NOUS-MÊME. Savoir quand notre « moi » en a plein son casque et qu’une pause (même si elle ne semble pas constructive) est nécessaire. Promis que cette partie récalcitrante qui ne veut pas écrire ce papier ou faire cette tâche sera beaucoup moins turbulente après sa pause.

Et si tu peux éventuellement en arriver à ce que cet enfant terrible en toi apprécie davantage une pause à manger une pomme sous un arbre, tant mieux. Mais ne le juge pas et vas-y avec empathie!

Choisir ses batailles, encadrer avec bienveillance et être empathique sont trois qualités du parent intérieur qui te permettra de mieux concilier ton équilibre travail-famille INTÉRIEUR!!!!!

Sois ton propre parent, bienveillant et empathique.

La tolérance est aussi importante que la rigueur dans l’équilibre de l’individu et c’est en apprenant à danser avec les deux que tu pourras avancer le plus joyeusement!

Et tu sais quoi, il y a fort à parier qu’en se sentant écoutées et comprises, c’est petites parties plus récalcitrantes en toi deviendront de plus en plus ouvertes aux moments plus productifs et enlignés, parce qu’elles sauront qu’elles n’ont plus à foutre le bordel pour être entendues… Elles sentiront qu’elles sont aimées et acceptées pour ce qu’elles sont.

Quoi de plus beau à s’offrir?


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